Fière d'être française. C'est sur ce ton qu'Eva Joly a décidé de répondre aux attaques sur son accent norvégien. Dans une vidéo publiée vendredi 9 décembre sur LeJDD.fr, la candidate écologiste à l'élection présidentielle met en avant son accent : "Mon accent est la preuve du rayonnement de la langue française et son attractivité dans le monde entier."
Autour du slogan "Parce qu'une République sans accent(s) n'a pas de sens", l'ex-magistrate raconte son parcours et son choix de naturalisation "Parce qu'une République sans accent(s) n'a pas de sens", "Je suis venue en France à 20 ans parce que ce pays était pour moi un rêve. J'y vis maintenant depuis cinquante ans", déclare Eva Joly dans le clip. "Je représente la France qui pense que la fraternité est notre bien le plus précieux."
"SI ON EST FRANÇAIS, IL Y A DES COURS DE FRANÇAIS"
Comme le raconte le JDD, on entend la chanson Douce France de Charles Trénet en fond sonore, on entend Jean-Marie Le Pen forcer l'accent norvégien, le comédien Jean-Pierre Castaldi lancer un "Qu'elle retourne en Norvège" ou encore Karl Lagerfeld déclarer : "Si on est Français, il y a des cours de français. On ne peut pas avoir cet accent-là quand on veut se présenter comme présidente." François Fillon, lui, évoque la culture française récente de la candidate.
"Je représente la France qui pense que la fraternité est notre bien le plus précieux", répond la candidate franco-norvégienne. Une série de témoignages de Français aux accents divers, étrangers ou régionaux –"Français par choix et par conviction"– vient en illustration de la diversité des origines sur le territoire.
La candidate a ainsi décidé de faire des attaques contre son accent, qu'elles viennent de la droite comme des médias – notamment l'éditorail de Patrick Besson dans Le Point imitant une Eva Joly à l'accent germanique –, un axe de campagne. "On s'autorise à moquer mon accent nordique. C'est une manière de me dire qu'il n'y a pas la place comme candidate à la présidentielle pour quelqu'un qui n'est pas bien né, une femme qui vient d'ailleurs", explique-t-elle au Monde.fr.
Mme Joly assure avoir ressenti "l'humiliation raciste que vivent des millions de gens tous les jours dans leur chair". Pour elle, cela démontre "l'urgence de faire une séquence antidiscriminations" dans la campagne.
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